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Nous avons intercepté cette vidéo du gérant de Optédif formation qui digitalise les processus de formation et nous explique ce qui a changé sur le secteur depuis 5 ans.
La formation subit de profondes mutations depuis de nombreuses années. Diminution des tarifs, suppression du travail d’ingénierie pédagogique, formations en vidéo sans formateur… Les variables pour mettre en place une formation sont nombreuses et mettent en difficultés les mastodontes de la formation que sont Cegos, Demos, Orsys et autres millionnaires de la formation.
L’objectif pour vivre de ces organismes a toujours été de faire des inter-entreprises : Des sessions de groupe avec un maximum d’apprenants. Et ça évidemment ça fait faire de grosses marges.
Pourtant le paysage a véritablement changé.
Les besoins de formation sont individualisés
Mr l’apprenant n’a plus les moyens de se payer un train, un hôtel et des frais en tout genre pour se former. La formation est devenue une commodité alors que cela a été bien plus que cela : reconnaissance de progression hiérarchique, moyen de s’ouvrir aux fonctions transversales…
Mr l’apprenant ne souhaite plus se former pour se former, son supérieur hiérarchique a bien trop d’indicateurs à surveiller. Ce dernier veut du résultat. Et pour faire simple, il va demander au formateur de l’accompagner sur son lieu de travail, dans son contexte de travail, on appelle cela l’AFEST, autre version du coaching.
Les organismes de formation accrochés aux fonds publics sont en périls
Former sur la base des prises en charge est un concept vieux comme le monde : Vous définissez un code NAF, vous observez le budget de l’OPCO et vous proposez une solution de formation basée sur le tarif de prise en charge.
Ce concept-là a survécu pendant des années et il s’essouffle peu à peu car l’état se désengage peu à peu de la formation d’une part et d’autre part car les contraintes pour accéder aux prises en charge ont augmenté : Certifications, enregistrement auprès de France compétences…
Le constat observable à ce jour est la grande diminution des actions de formation « clés en main » et en masse au profit formations avec de budgets plus choisis et sporadiques comme le précise le gérant du site optedi formation.
La satisfaction calibrée sur des indicateurs qualité
Pendant des années, les apprenants allaient et revenaient de formation avec un sourire jusqu’aux oreilles. « Qu’est-ce qu’on se marrait dans le train lorsqu’on partait avec Patricia et Jean-Pascal ». Le critère de satisfaction d’une formation c’était le ressenti globale. L’expérience, le bien manger, bien partager, s’ouvrir, respirer, tout en étant payé. C’est ça la formation !
Et puis, ça a changé. Avec le décret qualité et autres processus qualité, les indicateurs de satisfaction sont devenus beaucoup plus factuels pour ressembler à « la salle était propre, les panneaux étaient bien mis, la dame de l’accueil souriait bien, le formateur avait des slides préparés ». Et là forcément, les organismes de formation construits sur le développement personnel et le savoir être ont pris une sorte de « coup de bambou » qu’ils avaient vu venir avec l’émission de Elise Lucet sur « formation professionnelle : le grand détournement ».
Conséquence de quoi, la formation est devenue plus normée et se concentre sur le respect sur programme.
Une pédagogie digitalisée et revisitée
Afin de faire face aux problématiques budgétaires, de distance, de modernité et tout un tas d’autres raisons de faire bouger les lignes, la formation a été revisité en long en large et en travers par les organismes de formation pour être plus dynamique, moins cher et plus réutilisable.
Ainsi la formation dispensée par le formateur Mr Duc qui se résume par des slides PowerPoint et des prises de note apprenant a été transformée en enregistrements vidéo permettant la diffusion aux 500 salariés de l’entreprise cliente.
Ce n’est pas qu’une question de vidéo c’est plutôt une question de progression : Ce qui est simple et non spécifique se partage alors que ce qui est individuel est unique et intangible.
Revoir sa pédagogie est devenu incontournable mais tous les organismes de formation n’en n’ont pas les moyens : En particulier les OF qui présentent des formateurs salariés, prisonniers de leurs méthodes de travail bien ancrées depuis des années.
Des tarifs qui s’effondrent et un ROI qui s’accentue
Les formations sont, pour faire simple, perçues comme des sources de coûts et non des sources de profits. C’est un peu comme si vous achetiez une pelleteuse pour creuser un trou en étant persuadé que vous auriez mieux fait de creuser à la main !
En effet, quand vous achetez ladite pelleteuse, normalement, vous calculez préalablement le nombre d’heures qu’il vous faudrait passer à creuser à la main ou à la pelle ou avec un autre moyen. Et si ce temps passé représente un supérieur ou égal à la pelleteuse, alors vous achetez la pelleteuse.
C’est exactement ainsi qu’est actuellement repensé la formation en entreprise, ce qui bouleverse les bonnes vieilles pratiques évoquées plus haut dans cet article.
Concrètement le Responsable formation devenu responsable compétences a donc un tableau de bord appelé portefeuille de compétences pour chacun de ses salariés avec un indice de dégradation de ces compétences et il alloue (ou doit allouer) ses budgets en fonction de ce tableau de bord. Voilà aussi pourquoi le budget formation est calculé différemment.