Dans le viseur de l’État américain, Julien Assange le fondateur de Wikileaks est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation. Exilé à Londres, plus précisément à l’ambassade de l’Équateur pendant 7 ans, ce dernier a été inculpé aux États-Unis le 23 mai 2019. Nous vous exposons ce que la justice américaine reproche au fondateur de Wikileaks.

Poursuivi pour intrusion

Complice d’une intrusion informatique contre le gouvernement américain, Julien Assange encourt une peine de 5 ans d’emprisonnement. En 2010, Assange et Chelsea Manning ont tenté de pirater l’un des réseaux informatiques du Pentagone. Assange est alors accusé d’avoir aidé Manning à obtenir les chiffrements de serveurs du ministère de la Défense en 2013.

L’objectif d’Assange et de l’ex-analyste du renseignement étaient d’accéder à des milliers de documents secrets du gouvernement américain. Au nombre de ces fichiers confidentiels figurent les vidéos de guerres menées par les USA en Moyen-Orient (Afghanistan et Irak). Quelques semaines après, ces images sont rendues publiques par Wikileaks. Vous pouvez retrouver certaines informations sur ces fichiers dans des livres sur Wikileaks.

Emprisonnée puis remise en liberté en 2017, Chelsea Manning refuse de témoigner contre le fondateur de Wikileaks devant une juridiction de Virginie. Son refus lui vaut un retour derrière les barreaux.

Non-habilitation

Selon les juristes américains, Julien Assange n’était pas habilité à recevoir les documents classifiés des États-Unis d’Amérique. Ajoutons que l’acte d’accusation mentionne des échanges entre le fondateur de Wikileaks et Manning qui attestent de la culpabilité de ce dernier. En effet, le département de la justice accuse Assange d’avoir incité l’ex-analyste à fournir plus de données que ceux qu’il avait reçues.

Au nombre des conversations révélées entre les deux protagonistes, Manning affirma qu’elle n’avait plus de documents après le téléchargement des informations envoyées. Assange répliqua que les yeux des curieux ne tarissaient pas d’après son expérience.

Malgré les deux chefs d’accusation, le département de la justice avait envisagé un tant soit peu d’éviter de s’opposer ouvertement à la liberté d’expression. En effet, la libre expression des acteurs de la presse est garantie par le Premier amendement de la constitution des États-Unis d’Amérique.

L’administration des États-Unis au temps d’Obama a abandonné les poursuites contre Wikileaks de peur de représailles contre les organes médiatiques. C’est dans cette logique que Ben Wizner de l’ACLU a déclaré que toute poursuite contre Assange est anticonstitutionnelle.

Rôle controversé durant la campagne présidentielle de 2016

Spécialisé dans la révélation de contenus classés secret-défense, Wikileaks coopère avec des organes médiatiques traditionnels. Ces derniers l’aident à publier les informations au grand public. Réputé pour sa transparence, Julien Assange fut très critiqué pour son influence pendant la campagne présidentielle de 2016. Ainsi, Wikileaks a divulgué des milliers de mails du parti démocrate. Ces courriers ont porté préjudice à la candidate démocrate Hilary Clinton.

Ayant démontré comment les démocrates ont favorisé Hilary Clinton, les mails ont mis en exergue la teneur rémunérée de ces discours. Cela a alimenté les rumeurs qui sous-entendaient qu’elle était une candidate soutenue par Wall Street. Clinton a tenté d’atténuer cette réputation durant toute sa campagne. Il est à noter que les enquêtes du procureur Robert Mueller ont démontré l’implication de la Russie dans le piratage de ces courriers.